A ) L'Italie passe au fascisme.
- La situation après la première guerre mondiale :
L'Italie bien que victorieuse ne sort pas de la première guerre mondiale
intacte, elle doit faire face à trois problèmes importants :
+ Le Nord-est industriel a souffert de la guerre, les destructions sont
nombreuses et l'endettement et l'inflation sont particulièrement élevés.
+ La population voit son pouvoir d'achat s'effondrer et le chômage
progresser. Les paysans attendent la réforme agraire. Le gouvernement est
incapable de prendre la moindre réformes et en 1919, les usines sont occupées
et les paysans se partagent les terres des grands propriétaires.
+ Les italiens sont déçus par les conclusions de la guerre, car ils ne
reçoivent pas les territoires promis par les alliés. Les mouvements
nationalistes et extrémistes prennent de l'ampleur tandis que les partis
traditionnels ne peuvent s'entendre.
- L'émergence de Mussolini.
En Mars 1919, Benito Mussolini, ancien socialiste, crée un mouvement
extrémiste les "Faisceaux italiens de combat". Le mouvement
recrute les "déçus" dans leur ensemble sans posséder de réel
programme politique ou de gouvernement. Malgré un échec aux élections de
1919, Mussolini poursuit dans cette voie et choisit de réaliser des opérations
spectaculaires.
Des commandos sont formés et ont pour objectifs de punir dans les villes ou
les campagnes, les "rouges", c'est-à-dire les socialistes et les
communistes. Dans le climat anarchique et révolutionnaire de l'année 1921, son
mouvement connaît une progression foudroyante. En Novembre 1921, Mussolini
fonde le parti national fasciste et dote enfin son mouvement d'un
programme.
- La prise du pouvoir.
A la fin de l'année 1921, Mussolini est à la tête d'une force politique
qui regroupe 700000 adhérents. Cependant les résultats aux élections restent
médiocre. C'est donc par la force que Mussolini devra prendre le pouvoir. Les
actes terroristes se multiplient sans que l'armée ou la police n'essaient
d'intervenir. L'État italien ne cesse de vaciller. En Octobre 1922, Mussolini
lance un ultimatum au roi en lui ordonnant de lui donner le pouvoir ou celui-ci
ordonnera à ses hommes de s'emparer par la force de Rome. Le 29 Octobre 1922, Victor Emmanuel
III cède et fait de Mussolini le chef du gouvernement.
Mussolini se veut rassurant et coopère de bonne grâce avec les
parlementaires, mais en 1924, il modifie la loi électorale permettant aux parti
fasciste d'emporter la victoire, l'opposition qui dénonce ces pratiques est
interdite et l'un de ces représentants, le député socialiste MATTEOTTI est
assassiné. Mussolini abandonné par ses alliés mais gardant la
confiance du roi, peut désormais agir en toute liberté. Les lois de 1925-26
transforment l'Italie en dictature par les "lois fascistissimes"
B ) La dictature mussolinienne.
- Un État autoritaire.
Le parti national fasciste est le seul parti autorisé, alors que les
opposants sont pourchassés, emprisonnés, déportés ou exécutés dans des
villes du Sud du pays ou sur des îles de méditerranée.
Mussolini utilise tous les moyens qui sont mis à sa disposition, radio,
presse ou cinéma pour sa propagande, de grands rassemblements sont organisés
pour maintenir intacte la ferveur populaire.
Les jeunes italiens reçoivent le message de Mussolini dès l'école
maternelle où l'éducation doit contribuer à développer la force physique et
le civisme dans des organisations para-militaires.
De 4 à 8 ans les garçons forment les "Fils de la louve"
De 8 à 14 ans les "Balillas"
A Partir de 15 ans ils rejoignent les jeunesse fascistes.
La vie des italiens est encadrée par les syndicats fascistes. Tous les
métiers sont organisés en corporation. Ne pas avoir sa carte du parti ou du
syndicat c'est se voir refuser certains emplois, l'accès à certains loisirs ou
tout simplement l'impossibilité d'acheter du pain.
Toute les décisions ne sont plus prises par le gouvernement mais par le
Grand conseil fasciste, la milice des chemises noires étant la police politique
du parti de Mussolini.
- Les réalisations du fascisme.
Les réalisations du fascisme sont importantes mais ne doivent pas faire
oublier les conditions dans lesquelles elles ont été réalisées et surtout le
prix payé par les italiens eux-mêmes.
+ A partir de 1927, Mussolini entreprend la bataille du blé, avec la mise en
valeur de la plaine du Pô et des zones marécageuses du Nord-Est. La hausse de
la production est importante et permet à l'Italie de s'auto alimenter.
+ L'économie est soutenue par une politique de grands travaux, avec la
réalisations d'infrastructures de communications et d'urbanisation dans les
grandes villes et principalement Rome. Mais le but est double, certes ses
constructions ont un objectif pratique mais également sont un moyen de
propagande pour Mussolini.
+ Les effets de la crise de 1929 sont limités avec la création de l'Institut
pour la Reconstruction Industriel. Mais surtout à partir de 1933, Mussolini
décrète que l'Italie doit vivre en autarcie, c'est à dire de sa propre
production en limitant au maximum ces importations. Globalement la chute de la
production est inférieure à 10 % et l'évolution du chômage très limité.
+ En 1929, les accords du Latran signé avec le pape lui reconnaît le droit
de posséder un État le Vatican et à recevoir une indemnité pour les
territoires perdus. La religion catholique devient le religion État en Italie.
+ Mussolini développe une politique nataliste, en offrant des primes aux
naissances nombreuses, alors que les célibataires se voient contraints de payer
de lourds impôts.
- L'Italie fasciste à la veille de la guerre.
Réconcilié avec l'Église romaine, Mussolini va s'opposer au pape au sujet
de qui doit avoir la main mise sur la jeunesse, le pape Pie XI réclamant ce
contrôle au nom de l'Église catholique. Les deux alliés tire en quelque sorte
la couverture chacun de son côté.
Si Mussolini a réussi à faire taire l'opposition intérieure, à
l'étranger celle-ci se développe et prend de l'ampleur. Les réfugiés
politiques et principalement en France s'organise
A partir de 1935, Mussolini se lance dans une politique de revendications
territoriales qui lui donne un regain de sympathie parmi les nationalistes
italiens.
C'est donc confiant que Mussolini engage l'Italie dans la guerre en 1940,
malgré l'opposition d'une grande partie de la population mais également d'un
grand nombre de dirigeants fascistes.