La France
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I ) Les années Vingt.

    A ) Victoire militaire et défaite humaine.

La guerre est meurtrière, 1,4 millions de morts, 1 million d'invalides, 600000 veuves, 750000 orphelins. Les naissances se sont effondrées et la vague de grippe espagnole en 1919 accélère le phénomène de vieillissement de la population française. Il faut attendre le deuxième semestre 1920 pour que les naissances redeviennent majoritaires.

Les dégâts matériels sont lourds privant le pays de recettes importantes et de débouchés puisque ces principaux partenaires se trouvent dans la même situation. L'endettement du pays provoque une forte inflation qui menace de misère les français dont les revenus sont les plus modestes.

    B ) Une vie politique en mouvement.

- A partir de 1919, la France est secouée par de grandes grèves, annoncées par certains comme le début d'un mouvement révolutionnaire. Cependant les manifestants protestent essentiellement contre la dégradation de leurs conditions de vie et réclament une diminution de la durée du travail, ce qui leur sera accordé avec la fixation de la durée du travail à 48 heures par semaine.

- A gauche, les socialistes se divisent quant à l'attitude à avoir au sujet des révolutionnaires russes. En Décembre 1920, ils se divisent. La majorité adhère à la 3è international socialiste et fonde la Section Française de l'International Communiste ( S.F.I.C. ) avec comme journal l'Humanité. La minorité, dirigée par Léon Blum, reste membre de la S.F.I.O., il fonde un nouveau journal, le Populaire.

- Division politique et syndicale sont de pair. La C.G.T. éclate, une minorité de ses membres créant la C.G.T.U. proche des communistes.

- La France, en 1919, se dote d'une majorité à l'Assemblée constituée en majorité d'anciens combattants, le "Bloc National". Cette majorité doit faire face aux problèmes liés à la reconstruction. L'occupation de la Ruhr décidé par le président du conseil, Raymond Poincaré est un échec.

En 1924, face à l'échec du Bloc National, les électeurs votent à gauche et permettent au Cartel des Gauches dirigé par Édouard Herriot d'accéder au pouvoir. 6 gouvernement se succèdent entre Juin 1924 et Juillet 1926. Les milieux d'affaires sont hostiles aux différents gouvernements et les radicaux face à la fuite des capitaux lâche les socialistes et s'allient à la droite après l'effondrement du franc.

    C ) Le redressement économique.

Le cartel des gauches mort, les hommes d'affaires rapatrient leurs capitaux en France. Raymond Poincaré entreprend de stabiliser le franc ce qui passe en Juin 1928 par une dévaluation de 80%. Le déficit budgétaire est fortement réduit et la production industrielle reprend à un rythme de 5% l'an. L'action diplomatique menée par Aristide Briand entre 1925 et 1932 permet à la France de retrouver une place importante par son action pour la paix

 

II ) Les années de crises.

Avec un temps de retard la France est frappée par la crise mais les conséquences en sont plus profondes et plus durables.

    A ) La crise économique.

A la fin de 1930, les productions industrielles et agricole chutent, entraînant un effondrement des prix. Mais le nombre de chômeurs n'atteint pas celui des autres pays touchés. Au plus fort de la crise 7,5% de la population active est au chômage. Cependant si la plupart des pays redémarre dès 1935, la France doit attendre 1938 pour que son économie reprenne le chemin de la croissance sans soute parce que l'industrie n'y joue pas encore un rôle aussi important que ces voisins et que les liens avec son empire lui permettent d'amortir le choc.

La crise fait des victimes, qu'ils soient salariés du privés, petits patrons ou artisans, chômeurs, agriculteurs ou rentiers. Pour diminuer le déficit du budget, le franc subit de nouvelles dévaluation, les prix baissent mais moins vite que les salaires. Les valeurs traditionnelles, la famille, l'épargne ou le travail ne semble plus suffisant pour vivre correctement face à l'enrichissement de quelques uns alors que les étrangers sont prix pour cible.

    B ) La République en danger ?

La situation économique est préoccupante et les hommes politiques semblent incapable de faire face. Les gouvernement se succèdent à un rythme effréné, leur durée de vie n'excède pas 4 mois. Face à cette situation les Français tournent le dos à ces hommes au profit de mouvement extrémistes alors que les scandales politico-financiers se multiplient.

L'Action Française ( royaliste ), les Croix de Feu ou les Jeunesse patriotes (ligues => groupes d'extrême droite anti-parlementaristes ) connaissent un succès grandissant. Leur organisation rappelle celle des mouvements fascistes. En décembre 1933, la révélation de l'affaire Stavisky mouillant un grand nombre d'hommes politiques permet aux ligues de montrer leur force en organisant une manifestation devant la Chambre des Députés. Prévue le 6 Février 1934, elle tourne à l'émeute, une quinzaine de personnes sont tuées, mais les ligues n'ont pas réussies à renverser la République.

La Droite traditionnelle est incapable de réagir et la constitution d'un gouvernement d'Union national ne résout rien.

    C ) La gauche française se rassemble.

Pour la gauche l'échec des Ligues le 6 Février montre le danger fasciste en France. Le 12 février communistes et socialistes organisent une contre-manifestation. Les trois partis de gauches se rapprochent et le 14 Juillet 1935, socialistes, communistes et radicaux défilent unis place de la Bastille. Maurice Thorez ( coco ), Léon Blum ( soc ) et Édouard Daladier ( rad ) signent en Janvier 1936, l'acte de naissance du Front populaire. Ils se dotent d'un programme : "Le pain, la paix et la liberté" et d'une discipline électorale, le désistement systématique pour le candidat du Front le mieux placé au deuxième tour.

Au lendemain du second tour, le 3 mai 1936, les socialistes deviennent le premier parti politique français, le Front populaire remportant 389 des 612 sièges à la chambre ( 63% ).

III ) Le Front populaire.

L'arrivée de la gauche unie au pouvoir se traduit par un vaste mouvement de grève. Deux millions d'ouvriers occupent leurs usines. L'heure est à la négociation.

    A ) L'action du Front populaire.

Léon Blum est chargé de former un nouveau gouvernement, auquel les communistes ne participent pas pour ne pas effrayer et pour garder leur liberté de parole.

Face aux grèves, Blum organise d'importantes négociations entre son gouvernement, les patrons et les syndicats. Le 07 Juin 1936 sont signés les accords de Matignon qui apportent des modifications sociales et économiques.

- Augmentation immédiate des salaires.

- généralisation des conventions collectives ( négociation patron-syndicats ).

- 12 jours de congés payés par an.

- la semaine de 40 heures.

- création de l'Office du Blé pour aider les agriculteurs.

- nationalisation des industries d'armement et d'aviation.

 

A l'annonce de ces mesures, les ouvriers libèrent les usines, le travail reprend. Mais les difficultés s'accumulent. L'extrême droite multiplient les attaques contre différents ministres. Les patrons sont plus que réticent face aux nouvelles mesures du gouvernement. Mais surtout l'union qui a fait la force du Front populaire résiste mal au problème espagnol. Les communistes acceptent mal la passivité des socialistes et le refus catégorique des radicaux à intervenir pour apporter une aide active aux républicains espagnols.

L'économie française tourne au ralentie, Blum démissionne en Juin 1937. Le radical Chautemps lui succède mais doit s'effacer en Mars 1938. Blum revient aux affaires Jusqu'en Avril 1938, c'est un nouvel échec qui marque la fin du Front populaire.

    B ) L'après Front Populaire.

Une nouvelle majorité se constitue, composée par la droite et les radicaux, elle est dirigée par Édouard Daladier. Globalement les mesures du Front populaire ne sont pas remises en causes mais assouplies pour être accepter par le patronat ce qui permet à l'économie de redémarrer

IV ) Les Français et la France.

    A ) La France est une vieille Dame.

Simplement parce que sa puissance n'est qu'apparent avec une empire coloniale important mais une situation démographique des plus préoccupante.

1913 : 41,5 millions d'habitants.

1939 : 41,9 millions

Mais surtout sa population vieillit et depuis 1935, "les cercueils l'emportent sur les berceaux", et cela malgré les mesures natalistes qui interdisent l'utilisation de tous les moyens de contraceptions ou d'avortement. Si entre 1935 et 1939, la population française augmente c'est uniquement grâce à l'immigration.

    B ) La culture française.

Elle est marquée par les colonies avec en 1931, l'exposition coloniale qui attire 34 millions de visiteurs qui montrent les bienfaits de la colonisation françaises.

Le sport est à l'honneur avec le tour de France ( 1934 ) et les Six jours de Bordeaux ou Paris Roubaix.

Les 5 millions de postes T.S.F., les 4000 salles de cinéma, les music-halls permettent aux français de goutter à de nouveaux types de loisirs.

En 1939, la France est un pays vieillie, tourmenté par son instabilité politique et la faiblesse de sa croissance économique. L'insécurité en Europe ne semble pas troubler l'apparente joie de vivre des Français alors que celle-ci semble se rapprocher à grands pas d'un nouveau drame.