1 ) Entre Atlantique et Pacifique.
Avec 7,8 millions de km², 9,6 millions avec
Hawaii et l'Alaska, les États-Unis possèdent un immense territoire, les
plaçant au 2e rang mondial. De forme massive et rectangulaire, ils sont bordés
par deux océans, séparés de 4500 km, mais qui constituent un atout majeur.
- Les chiffres :
Population 274,3 millions d'habitants
Superficie 9,6 millions de km²
Densité 27,4 hab./km²
Capitale Washington DC
Composition de la population active : Agri. :
2,9% / Indus. : 24,0 % / Serv.: 73,1%
P.N.B. / hab. / an : 24800 $ ( France 22500 $
)
2 ) Un État jeune.
Créés en 1776, les États-Unis ont connu une
histoire tourmenté, guerre d'indépendance jusqu'en 1783, guerre se Sécession
entre 1861 et 1865, mais également une politique d'extension vers l'Ouest qui
s'est accompagnée d"une véritable "chasse" à l'Indien et du
parcage de leur dernier descendant.
C'est un État qui dispose d'une constitution
fédérale, qui laisse à chaque État une constitution qui assure son propre
fonctionnement ( justice, éducation ), mais qui les unis au plan fédéral (
politique fiscale, armée, politique extérieure ).
3 ) Des ressources multiples.
Alors que la population américaine
représente à peine 5% de la population mondiale, la part des États-Unis dans
la production mondiale atteints les 20%. Ceci est rendu possible grâce à une
mise en valeur des terres pour l'agriculture et l'exploitation des richesses du
sous-sol ( pétrole, charbon, uranium ).
Cette place de numéro un mondial s'est accrue
avec la disparition de l'U.R.S.S. et la victoire dans la guerre du Golfe en 1991
en leur assurant une large supériorité militaire. Il n'en va pas de même dans
les domaines industriels et financiers. L'Union Européenne et le Japon
constituent deux rivaux majeurs, même si les États-Unis essaient de compenser
par des alliances économiques avec le Canada et le Mexique.
Une suprématie contestée à l'extérieur et
une société américaine qui résiste mal aux conditions économiques et
sociales qui en découlent : violence, drogues, problèmes des minorités,
explosion de la pauvreté.
II ) Le territoire américain.
1 ) La maîtrise du territoire.
- Un nouveau Monde.
Habités depuis une vingtaine de milliers
d'années, ce continent ne prend une réelle expansion avec l'arrivée des
européens. Son histoire est courte puisqu'elle ne couvre que les cinq cent
dernières années, mais à entraîner de profonds changements.
Au cours du 19è siècle, 35 millions
d'Européens traversent l'océan pour s'installer aux États-Unis. D'origine
différentes, ils ont comme objectif commun la recherche de meilleures
conditions de vie.
- La "Conquête de l'Ouest".
La diffusion de la population ce fait à
partir du Nord-est avec comme centre historique, la ville de Boston. Les ports
constituent de véritables portent sur le nouveau continent. Dans un premier
temps les migrants répliquent le modèle européen d'aménagement de l'espace.
Mais le mouvement de colonisation va devoir adopter un nouveau système.
La colonisation des terres vers l'océan
Pacifique va s'étendre sur près de trois siècles. La mise en valeur de
l'espace concerne d'abord l'agriculture, celle-ci est méthodique par
l'utilisation du système du township. L'espace est divisé en carré de
6 miles de coté ( 1 mile = 1,609 km ), subdivisé en 36 parcelles. Ces terres
sont vendues par État qui à partir de 1862 pour encourager l'implantation de
fermiers dans l'Ouest va jusqu'à les données ( Homestead Act 1862 ).
Le 19è siècle voit se développer un nouveau
trait d'union dans l'espace américain avec les chemins de fer. En 1869 est
inaugurée la ligne entre Chicago et San Francisco.
2 Une population urbaine et mouvante.
- Centre et périphérie.
La répartition de la population est encore
marquée par la jeune histoire de cette nation. Cependant les événements
surtout économiques ont modifié cette répartition et la modifie encore.
+ Le Nord-est, c'est le foyer historique du
peuplement aux Etas-Unis et surtout la où se localise la Mégalopole
américaine ( vaste agglomération urbaine, concentration urbaine ).
L'accroissement de sa population est ralentie par une forte émigration due aux
conditions économiques difficiles qui frappent la "Manufacturing Belt",
constituée au 19è siècle. Depuis le début des années 1990 son poids
démographique ne cesse de reculer au profit de la périphérie, même si elle
concentre 37% de la population du pays.
Les départs se font en direction du Sud et de
l'Est du pays, là où les emplois créés sont les plus importants. Le Sud-est ne bénéficie que d'un apport secondaires constitués de retraités à la
recherche du soleil, dans cette partie de la "Sun Belt",
principalement en Floride.
Le déclin démographique est relatif, d'une
part parce qu'il n'entraîne pas de recul de la population mais également car
50% des emplois industriels y sont encore localisés et que les grands centres
de décisions des entreprises et l'administration fédérale s'y trouve et s'y
développe ( New-York / Philadelphie / Washington ).
Le déclin industriel touche surtout la
région des grands lacs avec des villes comme Pittsburgh ( sidérurgie ) où
Cleveland. Les conséquences politiques sont par contre plus dommageable pour
cet ensemble. Le nombre de députés à la chambre des représentants étant
calculé en fonction du poids démographique, celui-ci recul ainsi que
l'influence de ces régions.
+ La périphérie.
Cette périphérie couvre un espace qui
s'étend de État de Washington à l'ouest à celui du Texas au Sud, auxquels
vient s'ajouter État de Floride. Cet espace regroupe 44% de la population
américaine et comprend l'essentiel de ce que l'on appelle la "Sun Belt".
Les raisons de son développement sont liés
d'abord à sa situation périphérique par rapport au centre géographique et
économique du pays, les salaires y sont moins élevés, les conditions
climatiques favorables au développement des activités du tourisme, les villes
y sont moins saturés. Et c'est surtout ce dernier élément qui explique le
rééquilibrage intervenus dans la répartition de la population aux États-Unis
+ La diagonale intérieure.
Avec 19% de la population et environ 45% de la
surface du pays, cette diagonale intérieure cumule les inconvénients,
pauvreté des sols pour l'agriculture, faiblesse du développements industriels,
réseaux routiers déficients, pauvreté de la population dans le Sud-est (
"Poverty Belt" ). Tout comme l'économie en pleine stagnation,
la population est stable voir décroît, à l'exception de la Poverty Belt qui
connaît une démographie paradoxalement élevée.
+ Le phénomène urbain.
75% de la population américaine vit dans les
villes. La ville est une tradition dans l'histoire américaine, ce sont elles
qui ont permis à l'espace américain de se structurer. Les évolutions
récentes ont montré une marginalisation du phénomène de l'exode rural au
profit d'une localisation de la population de plus en plus fréquentes sur les
façades littorales océaniques et des grands lacs. 60% des emplois créés
entre 1980 et 1990 l'ont été entre New-York et Chicago.
Les villes forment de vastes espaces reliés
n'ont seulement par des voies de communication traditionnelles mais également
par les banlieues, les "suburbs" qui se sont développées au
point de se rejoindre et de se confondre. Les villes entre Boston et Norfolk
forment une même et unique ville, la MÉGALOPOLIS ( environ 50 millions
d'habitants ), alors que la ville de Los-Angeles à une aire urbaine de 120 km
de diamètre.
Trois villes se détachent, New-York ( 18
millions ), Los-Angeles ( 14,5 millions ) et Chicago ( 8 millions ).
Ces villes sont considérées de par leur
taille et leurs fonctions comme des villes mondes, leur rôle dépasse celui de
leur pays d'origine pour s'étendre au monde entier, fonctions renforcées par
le développement des communication.
+ La structure de la ville américaine.
La ville s'organise autour d'un centre,
historiquement ancien, qui à la particularité de concentrer les centres de
décisions et d'affaires. Le C.B.D., Central Business District, se
caractérise par la verticalité, celle des grattes-ciel.
Aux limites de la ville-centre, cohabitent des quartiers en rénovation et les
quartiers pauvres, formant une auréole dégradée qui relient le centre aux
banlieues. Autre caractéristique fréquente de ces villes, la présence d'un
front d'eau, mer, lac ou rivière. Centre et banlieues sont reliés par des
infrastructures routières et autoroutières qui assurent 80% du trafic
passagers.
|
Paysage |
Activités |
Population |
Insécurité |
|
|
|
Pauvres |
Classes moy. |
Classes Sup. |
Faible |
Moy. |
Forte |
C.B.D. |
Gratte-ciel |
Banques, bureaux |
|
|
|
X
( jour ) |
|
X
( nuit ) |
Auréole dégradé |
Immeubles collectifs dégradés, terrains vagues |
Résidentielles |
X |
|
|
|
|
X |
Banlieue |
Pavillons, centres commerciaux |
Résidentielles et commerciales |
|
X |
X |
X |
|
|
La violence et l'insécurité ne cessent d'augmenter dans les
villes. Les C.B.D. doivent faire face à la violence des ghettos voisins. Cette
ceinture délabrée a été désertée par les classes moyennes qui se sont
installées en banlieue, remplacées par les catégories plus pauvres et
connaît comme en 1965 et 1992 à Los-Angeles, des explosions de violence. Dans
les banlieues résidentielles, les classes aisées, se protègent en créant de
véritables ensembles résidentiels fortifiés. ( 80000 policiers privés ont
été recensés à Los-Angeles ).
La crise urbaine est une crise des espaces centraux,
délaissées par les populations aux revenus élevés, qui faute de moyens
financiers se détériorent en même temps que les perspectives d'avenir pour
les personnes qui y vivent. Seule dans ces espaces la criminalité prospère.
- Une société multiforme.
+ Une population d'immigrants.
Les États-Unis ont été peuplés grâce à des vagues
migratoires successives. L'origine en est variée et continue à évoluer ce qui
rend difficile leur insertion dans la société et explique la place croissante
des minorités.
Entre 1981 et 1990, 600000 personnes par an s'installent aux États-Unis, ce chiffre est bien supérieur si l'on tient compte de
l'immigration clandestine. Les comportements démographiques ne sont pas
uniformes et varient énormément d'une communauté à l'autre.
+ Des comportements démographiques variées.
L'accroissement naturel reste aux États-Unis supérieur à
celui de l'Europe avec 7% contre 2 à 3 %. Le taux de natalité est d'environ
15%, mais il varie énormément, 13% pour les WASP, proche de 20% pour
les Noirs ou les Hispaniques. Cette natalité plus dynamique
provoque l'augmentation de la part de ces minorités dans la population
américaine.
Avec 12,5% de la population, les Noirs constitue la plus
forte minorités, ils ne représentaient que 9,9% du total en 1950. Cet
accroissement est encore plus marqué pour les Hispaniques, essentiellement
Mexicains qui représentent 9% de la population, mais dont le chiffre est
sous-estimé en raison de l'importance du nombre des clandestins.
Si les populations ethniques sont jeunes, la communauté
blanche vieillit avec 25% de moins de 18 ans contre 36% en 1960, alors que les
plus de 65 ans sont passés, au cours de la même période, de 9 à 12%.
Les différences démographiques s'enregistrent également
devant la mort, la mortalité infantile est deux fois plus élevée chez les
Noirs que chez les Blancs, 18% contre 8,9%.. Le facteur économique fait la
différence.
+ Une croissance importante de la misère.
La pauvreté aux États-Unis s'est considérablement
développée depuis la fin des années 80. Si une minorités blanches vit
confortablement, on compte plus de 40 millions de pauvres, soit 15,5% de la
population. Ce sont les Noirs et les Hispaniques, 33% et 29%, qui comptent le
plus de leurs membres en dessous du seuil de pauvreté. Ce phénomène de
pauvreté s'est accru pendant les années 80, sous l'administration
républicaine, avec la réduction des budgets sociaux, -70% pour les aides
allouées au logement social. Les années 80 ont mis fin à l'Etat-providence.
III ) Une économie en pleine mutation.
1 ) La structure économique.
- Les États-Unis sont les défenseurs de
l'économie capitaliste qui a pris forme au début du 20è siècle.
Capitalisme : système
économique caractérisé par la propriété privée des moyens de production,
la recherche du profit, la liberté de créer, d'entreprendre et de s'enrichir.
La concurrence est le moteur de ce type
d'économie, la sélection est impitoyable et assure aux pays sa prédominance
économique. La plupart des secteurs de l'économie sont dominés par de très
grandes entreprises, les Majors. Les entreprises américaines
s'organisent selon trois grands types.
Les concentrations
horizontales :
regroupement d'entreprises produisant le même type de produits.
Les concentrations verticales :
regroupement d'entreprises pour la production d'un produits de la matière
première au produit fini.
Les conglomérats : regroupement
d'entreprises, produisant des biens différents, le lien qui les unissent est
purement financier.
Cette concurrence entre les entreprises a pris
une plus grande ampleur au début des années 80 avec une politique de
déréglementation.
Déréglementation
Si cette politique a permis la baisse des
prix, à l'exemple des transports aériens, les effets négatifs sont nombreux
avec l'encombrements des grands aéroports et la disparition de grandes
compagnies comme Pan-Am.
- Le rôle de État
Non-interventionniste jusqu'à la crise de
1929, le "New Deal" a marqué un accroissement continue du rôle de État
dans l'économie. En 1990, les dépenses de État atteignaient 25% du P.I.B..
De nombreuses entreprises ont pour seul client État, et des régions entières
se sont développées grâce à lui ( Texas, Californie ).
État aide l'agriculture en subventionnant
les prix intérieurs et extérieurs, ou la mise en jachère de terres pour
diminuer les excédents.
L'aide aux entreprises et aux banques est
renforcée depuis 1987, où État à racheter une grande partie des caisses
d'épargne du pays au bord de la faillite avec un coût de plusieurs centaines
de milliards de dollars.
2 ) La première agriculture du monde.
2,4% de la population active cultive 4
millions de km² et fournit des produits variés et en masse. Les Etas-Unis imposent leurs modèles agricole et alimentaires. Leurs exportations dominent le
marché mondial des produits alimentaires.
- Une agriculture diversifiée.
L'agriculture américaine s'est spécialisée
à partir du 19è siècle en une série de Belts qui se sont
diversifiées dans la période proche, surtout en raison de l'évolution du
marché mondial. L'adoption du soja comme base de l'alimentation du bétail
explique cette évolution.
Le Sud-est spécialisé dans le coton, s'est
diversifié dans les céréales, le soja et l'élevage avicole.
Le Nord-est, blé , a vu l'introduction du
maraîchage, de l'élevage laitier et de l'horticulture.
Les grandes plaines, maïs, s'est vu
adjoindre, le soja, le sorgho et la luzerne pour l'élevage.
L'élevage a bénéficié du développement du
soja avec l'implantation des feedlots, véritable usines à viande.
L'irrigation dans les régions de l'Ouest ont permis la mise en culture de
régions défavorisées.
- Une agriculture performante.
La production se concentre entre quelques
dizaines de milliers d'exploitations détenues par de grandes sociétés, sur un
total de 2,3 millions d'exploitations pour 2,8 millions d'agriculteurs. La
superficie moyenne est passé de 67 hectares en 1940 à plus de 180
actuellement.
L'agriculture est au centre du complexe agro-industriel
ou agrobusiness qui emploie près de 10 millions de personnes.
L'industrie fournit les engrais, les semences, le matériel agricole, alors que
les transporteurs, et les industries assurent l'écoulement et la transformation
des matières premières ainsi que tous les services, depuis la restauration
jusqu'à la publicité.
Ces performances sont toute fois remise en
cause par la concurrence étrangère et par la réduction des capacités d'achat
du Tiers Monde qui provoque la chute des revenus agricoles. La sur-exploitation
des sols et la sur-utilisation d'engrais provoquent dans certaines régions une
accélération de la dégradation des sols et de l'érosion accentuant cette
diminution des revenus.
Les exploitations agricoles |
Types d'exploitation |
Nombre
(en milliers) |
% du total |
% des
ventes
totales |
% du revenu tiré d'autres activités |
Fermes marginales
( - de 40m $ / an de vente ) |
1637 |
70,0% |
15,0% |
98,0% |
Exploitations familiales
( de 40m. à 250m $ ) |
582 |
25,0% |
40,0% |
41,0% |
Entreprises agricoles
( + de 250 000 $ ) |
108 |
5,0% |
45,0% |
15,0% |
Total
|
2327 |
100,0% |
100,0% |
|
3 ) Une industrie entre crise et
modernité.
Malgré la concurrence du Japon, de l'Union
Européenne, aux nouveaux pays industriels asiatiques, les États-Unis sont
encore les premiers producteurs et consommateurs dans la plupart des secteurs
industriels.
- 18% automobiles
- 25% de l'aluminium.
- 40% des matériels de télécommunication
- 45% des avions
- 55% de l'électronique
- Des secteurs aux évolutions
opposées.
Certains secteurs ont particulièrement
souffert de la concurrence étrangère et de la stagnation de la consommation.
- Les secteurs sinistrés.
* L'industrie du textile a perdu près du
tiers de ses emplois entre 1973 et 1990, incapable de rivaliser avec les pays
asiatiques où le coût de la main-d'oeuvre est plus bas.
* La sidérurgie a été la victime du même
phénomène entraînant le recul de la production de 132 à 79 millions de
tonnes entre 1974 et 1991.
- Des secteurs concurrencés mais dynamique.
A l'exemple de la chimie et de l'automobile,
ces deux secteurs sont fortement concurrencés par les européens et les
japonais, ces derniers produisant deux fois plus de voitures par ouvrier qu'au États-Unis
grâce à la mécanisation.
- Les hautes technologies.
Ces technologies nouvelles ou de pointes sont
dominées par les États-Unis L'électronique professionnel dépend à 75% des États-Unis
et le marché de l'informatique à 40%. Mais c'est dans
l'aéronautique et l'aérospatiale que cette suprématie est la plus visible. 1
million de personnes y travaillent permettant aux États-Unis de contrôler plus
de 50% du marché. Les commandes des militaires jouent un rôle non
négligeable.
- Permanence des localisations et
redéploiement.
Depuis les années 50 la part des grands
ensembles régionaux a évolué au détriment de la Manufacturing Belt.
|
1950 |
1990 |
Manufacturing Belt |
68,0% |
47,0% |
Sud-est et Texas |
17,0% |
28,0% |
Façade pacifique |
8,0% |
14,0% |
Grandes Plaines et Rocheuses |
7,0% |
10,0% |
Le Nord-est malgré les crises elle demeure la
première région industrielle, d'abord pour des raison historiques mais
également parce que les crises n'ont pas causé d'effondrement de la
production.
A coté de zones totalement sinistrées
d'autres se sont adaptées aux nouvelles conditions économiques ou ont
modernisé leur production : changement des localisations des usines
sidérurgiques, des zones minières aux espaces côtiers avec la sidérurgie sur
l'eau, mais l'espace de déplacement est limité.
D'autres activités comme le textile et
l'automobiles ont migré en direction du Sud, jusqu'à Atlanta, à la recherche
d'une main d'oeuvre meilleur marché.
Les zones en plein essor, le Sud et l'Ouest,
ont vu leur importance se développer autant par leur climat (Sun Belt) que par
leurs salaires plus faibles et une main d'oeuvre moins syndiqués. Des états
comme le Texas, la Californie, le Nevada, l'Utah ou le Nouveau-Mexique ont
accueilli de multiples activités liées aux industries de pointe et aux
secteurs militaires. Le symbole de cette high-tec est la Silicon valley, mais
aujourd'hui la vallée du silicium connaît d'importantes restructurations et
notamment chez IBM et Apple qui se soldent par des suppressions d'emplois.
Ce redéploiement se fait également par des
jeux d'alliance qui se font en fonction de stratégies variables.
Les Majors américains pour résister à la
concurrence japonaises dans l'automobiles n'ont pas hésité à s'allier avec
les Japonais pour introduire sur le sol américain des techniques de productions
nipponnes.
Dans le domaine des hautes-technologies les
alliances sont conclues avec les européens contre les japonais.
L'avantage pour les américains est certains
pour l'élaboration de nouveaux moyens de production mais permet aux entreprises
alliés de s'implanter aux États-Unis sans avoir à acquitter de droits de
douane.
La modification de la répartition des
industries aux États-Unis répond à deux raisons essentielles, d'une part la
nécessité de moderniser un outil de production fortement concurrencé et
d'autre part multiplier et diversifiés les centres de production afin de
répondre aux besoins du marché.
Mais l'industrie n'est plus aujourd'hui le
principal employeur aux États-Unis
4 ) La domination des services.
C'est un ensemble très hétérogène mais qui
regroupe près de 75% des emplois, qu'ils soient administratifs, liés à
l'industrie, au tourisme et au transport.
- L'administration américaine et ses
extensions sociales donne du travail à 30 millions d'américains soit près de
25% de la population active, la plupart étant rémunérés par les états et
non par l'état fédéral.
- Les services industriels se sont
développés plus vite que l'emplois industriel lui même. Aujourd'hui la
conception, la recherche de nouveaux produits, leur commercialisation ou
l'utilisation de service judiciaires sont nécessaires et indispensables pour
les entreprises dans un climat de fortes concurrences.
Les banques et les assurances ont spéculé
sur les marchés boursiers et immobiliers, voire dans le loisir ( cinéma ) et
se trouvent pour certaines dans une situation particulièrement difficile qui
demande une intervention de État fédérale.
- Une société des loisirs s'est constituée,
basée sur le tourisme, recevant 35 millions d'étrangers par an, et occupant la
troisième place mondiale derrière l'Espagne et la France.
Ce secteur occupe 8 millions d'emplois, dont 5
millions dans la restauration et 1,3 million dans l'hôtellerie.
Les 8 Parcs nationaux américains,
développés à la fin du 19è siècle, accueillent 70 millions de visiteurs par
an ( Yosemite - Yellowstone ).
Les parcs d'attractions sont les symboles de
cette société de loisirs dont les plus importants appartiennent à la
compagnie Disney. Ces parcs accueillent 100 millions de personnes par an. Leur
impact est essentiel dans l'économie des régions où il s'installe. Orlando en
Floride en est l'exemple, depuis l'installation de Disneyworld en 1971 ( page
323 ) la population de la ville est passée de 450 000 à plus de 1 million
d'habitant. A lui seul Disneyworld fournit du travail à 100000 personnes.
Orlando est aujourd'hui la première zone touristique du pays puisqu'elle
accueille 22 millions de visiteurs par an.
Dans l'espace américain, trois régions
dominent, les Iles Hawaii, le Nevada et la Floride. Pour cette dernière elle se
trouve à moins de trois heures d'avion des régions du Nord-est très peuplé
et au climat hivernal froid et enneigé.
- La force des transports est un atout majeur,
mais encore une fois il existe une différence majeur entre une zone Est très
bien desservie et une partie Ouest au lien plus lâche.
+ Le transport des passagers se partage entre
trois vecteurs.
- La Route, elle transporte 77% des passagers
en recul constant depuis les années 70.
- Le transport aérien, 22% des passagers en
progression régulière et bénéficie de la concurrence entre les différentes
compagnies aériennes soit 40% du total mondial.
- Le chemin de fer ne représente que 1% du
total, en raison de l'immensité du territoire et surtout de la médiocrité du
réseau ( 75km/h ) expliquent cette faiblesse du volume passager américain.
+ Le transport des marchandises.
- Le chemin de fer, outil de la conquête de
l'Ouest, voit son rôle diminué régulièrement. Il transporte 36% du volume
des marchandises, essentiellement des pondéreux ( produits miniers ou chimiques
), des produits agricoles voire industriels.
- La route permet dans les grands ensembles
urbains de déplacer les marchandises rapidement d'un point à un autre malgré
d'éventuel problème d'embouteillages, 25% du total.
- L'avion ne représente que 0,2% du transport
des marchandises.
- Les transports fluviaux ne concernent que
l'Est du pays avec un axe majeur le Mississipi et ses affluents ainsi que la
région des grands lacs. Leurs parts est stable avec 16% des marchandises
transportées.
- Le réseau de conduites avec 22% du total
est le plus développés du monde avec des gazoducs et des oléoducs.
- Un commerce déficitaire.
Les États-Unis détiennent 13% du commerce
mondiale, mais doivent faire face à un déficit chronique de son commerce, 140
milliards de dollars en 1993.
Les exportations sont dominées par des
produits tels que les produits miniers ( charbon ) et agricoles ( blé, soja )
ainsi que de gros ordinateurs et des avions.
Les importations quand à elles sont dues à
l'effacement de secteurs industriels entiers face à la concurrence mondiale (
automobile, textile, matériel audiovisuel et informatique courant, matériel
électrique ).
Les États-Unis sont étroitement liés au
commerce mondial puisque le dollar est la monnaie de compte.
A l'image de l'Union européenne les États-Unis
ont essayé de constituer un marché protéger. Depuis Août 1992, le
Mexique, le Canada et les États-Unis forment un marché commun : l'ALENA. Accord
de Libre Échange Nord Américain.
Les États-Unis sont aujourd'hui la dernière grande
puissance de la planète. Mais une grande puissance qui ne vit pas sereinement.
La société américaine symbole de l'intégration raciale se fissure face aux
inégalités sociales et à la violence. Son économie bien que dominante est
assaillie par la concurrence internationale. Sur le plan culture et militaire la
présence américaine reste dominante.
|