Le système concentrationnaire nazi.

 

 Afficher / Charger
 Questions 

Document 1

Il me semble que notre convoi, parti de Salonique(1) le 29 avril 1943 par une belle journée de printemps, arriva à Birkenau, en Haute Silésie, vers quatre ou cinq heures du matin, le 08 mai 1943. En débarquant du train, à la lumière des projecteurs, les coups de matraque et les cris des SS eurent l'effet désiré...

Très vite, étourdis par les cris, surpris par le froid matinal ( il faisait encore nuit ), éblouis par les projecteurs, nous avons été arrachés à nos femmes...

On nous a dirigés vers une baraque où j'ai aperçu brusquement un ami de Salonique, le Dr Monis Samuélidès qui, étant arrivé quelques jours avant nous, exerçait déjà les fonctions de médecin au camp. Sans que personne ne s'en rende compte, Samuélidès me prit à part. En quelques mots, il essaya de m'expliquer ce qu'était le camp et ce qui étaot déjà arrivé, ou était en train d'arriver, à nos parents, à ma pauvre femme, Nora, ainsi qu'à toute notre famille. Devant mon visage décomposé, mes yeux agrandis d'épouvante, Monis, imperturbable, continuait la description de ce qui, d'après lui, était déjà accompli ou sur le point de l'être. "A l'heure qu'il est, me dit-il, tes parents, ton épouse et ses parents sont déjà gazés et seront bientôt brûlés dans les fours crématoires. Les jeunes ont une chance, faible il est vrai, de s'en sortir, à condition de n'être jamais malades. Ils devront travailler, chacun dans sa spécialité, jusqu'à la fin de la guerre." J'ai eu l'impression que mon ami était devenu fou, qu'il délirait.....

Jacques Stroumsa, Tu choisiras la vie ( violoniste à Auschwitz ), Paris 1998.

(1) Salonique : ville située au nord-est de la Grèce.

Doc. 1

1. Que nous apprend l'auteur du document 1 sur le sort des déportés ?

Document 2

 

Doc. 2 et 3.

2. Quelles ont les conditions de vie des déportés qui ont survécu à la sélection ?

Document 3

Le 1er novembre ( 1942 ), tous les ateliers furent envoyés aux pommes de terre (...) cette journée fut infiniment douloureuse. Les coups pleuvaient de toute part; les vociférations des SS et des détenus qui nous encadraient déchiraient l'air et les scènes de sadisme se multipliaient. Des ( hommes ) munis de pelles et de fourches déchargeaient les wagons... Certains, plus loin, creusaient des silos, et entassaient les pommes de terre dans la paille. (...) De temps en temps, on entendait le claquement sec d'un coup de fusil : c'était un des SS qui s'amusait à faire des cartons en prenant pour  (...) cibles les malheureux parmi nous et le plus souvent des juifs (...). La nuit (...) venue, sous la lumière aveuglante des projecteurs, nous dûmes continuer notre calvaire jusqu'au déchargement complet des wagons. A la rentrée au camp, des camions spéciaux furent affectés au transport des cadavres.

Raymond Montégut, Arbeit macht Frei, cité dans Claudine Cerdon-Hamet : les "45000", mille otages pour Auschwitz ( le convoi du 6 juillet 1942 ), Paris 1997. 

 
 

Paragraphe argumenté

A l'aide des informations tirées des documents et en vous aidant de vos connaissances, vous rédigerez un paragraphes d'une vingtaine de lignes sur le système concentrationnaire nazi.